Le 14 février 2023 à Paris. Depuis de nombreuses années, les infirmier.es de tous secteurs d’exercice, et tous niveaux universitaires confondus, ne sont pas reconnu(e)s à hauteur de leurs compétences et responsabilités. Les 700.000 professionnels infirmiers sont bridés par une législation et réglementation d’un autre temps qui empêche la reconnaissance comme acteur de premier recours. Alors que la PPL Rist est actuellement débattue au Sénat, certaines organisations de médecins s’insurgent déjà contre les avancées au bénéfice des patients, proposées notamment pour la profession infirmière. Les 50 organisations de l’ensemble des composantes de la filière infirmière s’unissent pour dénoncer aujourd’hui une opposition systématique médicale à toute évolution des professions de santé non médicales. Les arguments avancés par certaines organisations sont d’un autre temps et sont à l’opposé des préoccupations et des besoins des usagers de santé. Nous soutenons la permanence des soins assurée par les infirmiers qui doit permettre d’offrir un accès de qualité à la santé pour la population française à tout moment et sur tout le territoire. Nous croyons en l'accès direct pour les 700 000 infirmiers, particulièrement en ce qui concerne la gestion des plaies. Cet accès permettra de réduire les pertes de chance et de fluidifier le parcours patient car les 140 000 IDEL sont les principaux professionnels de santé qui se rendent quotidiennement au domicile des Français, ils sont d’ores et déjà infirmier référent et réalisent des consultations au quotidien. Nous demandons la reconnaissance du statut d’auxiliaire médical en pratique avancée pour les spécialités infirmières dont l'exercice autonome correspond aux critères internationaux et demandons le retrait immédiat du projet concernant les mesures transitoires des infirmiers de bloc opératoire. Nous soutenons l’accès direct notamment en CPTS et la primo-prescription des IPA, qui permettra de dispenser des soins de qualité en réduisant le délai de prise en soins des patients. Les infirmiers ont un rôle déterminant dans ce contexte de pénurie médicale et d'accès aux soins, dans une prise en charge coordonnée avec les différents professionnels. Déterminées, les organisations infirmières sont prêtes à travailler en bonne intelligence avec les organisations médicales à partir du moment où les préoccupations restent véritablement centrées sur les besoins populationnels en santé. Les infirmiers de toute la filière et tout secteur d’activité (hospitalier, médico-social, scolaire, santé au travail, en ville etc.), doivent être reconnus pour leur contribution indispensable à la santé des Français. Élever et reconnaître les compétences des infirmiers dans toutes leurs spécificités est un élément de résolution indispensable du défi qu’on nous demande aujourd’hui de relever dans l’amélioration de l’accès aux soins et du parcours patient. Les professionnels de santé sont tous les maillons d’une même chaîne de soins, mais c’est le besoin et l’intérêt du patient qui en est l’élément central et qui doit être le centre de l’union ; sa santé doit être la seule priorité de tous. Les postures d’un corporatisme médical séculaire et autoritaire n’ont jamais fait progresser la santé de nos concitoyens, bien au contraire !
Dans la Fonction Publique Hospitalière (FPH), les professions infirmières et celle d'infirmier(e)-anesthésiste en particulier, ont déjà payé un lourd tribut suite au protocole Bachelot de 2010 et la réforme Fillon. Déjà, à cette époque, un chantage inique fit perdre la reconnaissance de la pénibilité aux professions infirmières et retarda l’ouverture de leurs droits de sept années (7) passant de 55 à 62 ans. Avec le projet gouvernemental ce sont encore deux années supplémentaires rajoutées… Le prochain projet de loi sur la réforme de la fonction publique réduira encore plus les droits des personnels… Les professionnels du secteur privé de la santé ne seront pas épargnés par cette future réforme. Ils se verront prolonger leur carrière en repoussant leur départ à la retraite à l'âge minimum de 64 ans sans aucun dispositif spécifique. Le but caché est-il que nous finissions tous en invalidité ? Comment parler, a contrario, de valorisation, de reconnaissance, de fidélisation voire d’attractivité des agents quand on leur propose une carrière dont ils/elles savent pertinemment qu'ils/elles n'iront pas au bout... Sachant ce passif, les professions infirmières goûtent mal d'être citées en exemple dans les médias par les éditorialistes ou élus politiques, comme des professions dont la pénibilité sera reconnue et les carrières adaptées. Il n'en est rien. Les professions infirmières majoritairement féminines, avec une proportion conséquente de carrières hachées et de temps partiels accumulent tous les critères pour compter parmi les principales perdantes de cette réforme injuste. Notre profession n’échappe pas à ce constat. Dans ce contexte, le Syndicat National des infirmier(e)s--anesthésistes appelle l'ensemble de la profession à participer aux mobilisations en vue du retrait du projet de loi de réforme des Retraites.difier.
|
Vous êtes IADE, IADE Cadre, Etudiant IA ? Vous souhaitez être consulté et informé par le SNIA :
Archives
Août 2024
|