Y a-t-il un pilote dans l’avion ? La référence à un film à l’humour potache pourrait porter à rire si la situation n’était pas aussi grave ! Le constat est très amer pour de nombreuses professions de santé et plus particulièrement pour les professions infirmières tant le bilan de l’actuel ministre de la Santé s’apparente au vide sidéral. Cette semaine, dans l’indifférence générale, engoncé dans son costume, le fantôme de Ségur a présenté le bilan de son CNR santé qui n’a trouvé de solution que dans le triomphalisme médical, la déréglementation des professions non médicales et le transfert des taches soignantes aux aidants familiaux ! Alors que les besoins de santé explosent et que les conditions de soins se détériorent chaque jour un peu plus, le traitement de choc du médecin urgentiste consiste à trouver des solutions en utilisant les causes mêmes du problème : l’entrisme, le médico-centrisme et l’ingérence médicale dans nos professions soignantes. Sous un aspect volontariste et des paroles bienveillantes, les rares actes du ministre sont à l’opposé de la volonté de la profession infirmière elle-même. Le ministère navigue à vue, faisant fi des écrits et préconisations des rapports que lui-même commande ! S’il y a un pilote, il vise clairement le crash ! Par ses prises de positions antérieures à sa nomination, les infirmier(e)s-anesthésistes étaient déjà très inquiets pour leur avenir ! Déclassement salarial, exercice empêché, ingérence médicale, déni de la réalité de l’apport réel au système de soin, refus de reconnaissance statutaire… En quelques mois, le ministre est allé au-delà des craintes et des pires cauchemars de toute une profession ! Toutes ces manœuvres confinent à l’écœurement, la perte de sens et de confiance dans la parole politique pour les professionnels infirmiers et leurs représentants officiels. L’avenir de notre système de santé ne doit pas être un enchainement de looping et d’effets d’annonces, mais des mesures fortes prises en concertations avec les représentants des professionnels en gardant en ligne de mire les besoins de nos concitoyens. Le SNIA a choisi d’accompagner et de soutenir le mouvement spécifique du 12 mai réclamé par les collectifs. Le SNIA s’associe également au revendicatif des filières infirmières qui ont choisi cette date du 12 mai (journée internationale des infirmier(e)s NDLR) pour un mouvement infirmier global. En effet les projets en cours font craindre une baisse du niveau de formation qui impactera nécessairement notre filière IADE. Ces combats ne sont pas antinomiques et se rejoignent. Le conseil syndical du SNIA Paris, le 12 mai 2023.
Communiqué SNIA / CNPIA / CEEIADE Trois années pour rien ?! Malgré les nombreux amendements déposés et des débats fournis, les Infirmier(e)s-Anesthésistes Diplômés d'État (IADE) ont une nouvelle fois été laissés de côté dans les décisions finales concernant la loi portant amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé. Le Ministre François Braun ne respecte ni les engagements de son prédécesseur ni les recommandations des différents rapports d’experts de l’IGAS et préfère évoquer l’avenir de notre profession avec les médecins plutôt qu’avec les organisations professionnelles IADE. Le paternalisme médical et les ingérences d’un autre temps n’ont que trop duré ! Oui, l’exercice professionnel des IADE, coordonné par un médecin spécialiste, est une pratique avancée qui, elle, n’a plus à faire les preuves de son intérêt pour la population tout entière. Les IADE mobilisent les compétences techniques et non techniques auxquelles ils/elles sont formés au service de la qualité de l’acte anesthésique et de la sécurité du patient. Les plus de 10 millions d’anesthésies pratiquées chaque année en France ne pourraient pas être dispensées sans ce haut degré d’autonomie clinique des IADE. Oui, des potentialités professionnelles peuvent certainement être explorées pour optimiser les parcours de soins, mais ces nouvelles missions ne doivent pas conditionner la reconnaissance statutaire de l’exercice existant. Nos organisations alertent clairement sur la menace de déstabilisation de la pratique collaborative MAR/IADE si le ministère nous orientait vers cette voie ! Dans un précédent communiqué, le SNIA faisait le constat amer d’une situation dans l’impasse et mettait en avant la défiance grandissante des IADE face aux blessantes manœuvres ministérielles. Les IADE sont progressivement et discrètement exclus de la médecine préhospitalière, malgré un décret qui recommande leur présence dans les équipages et un engagement sans faille dans le déploiement sur les territoires des Équipes Paramédicalisées de Médecine d'Urgence (EPMU). Les IADE ne bénéficient toujours pas d’une rémunération en adéquation avec le service rendu à la population française et sont même inexplicablement évincé(e)s des stratégies de gestion des ressources humaines qui sont destinées aux services en tension et aux soins critiques. Les manœuvres dilatoires et les effets d'annonce de toutes origines n’ont que trop duré ! Nos organisations appellent donc à un mouvement de contestation et invitent tout(e)s les infirmier(e)s-anesthésistes à se mobiliser massivement sur l’ensemble du territoire ! Paris, le 02 mai 2023. Christophe PAYSANT, Président du SNIA Christophe DEBOUT, Président du CNPIA Ghislaine ROUBY, Présidente du CEEIADE
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