Grâce à une mobilisation exceptionnelle des acteurs de santé, médecins et soignants, le système de santé a résisté à la pandémie du Covid-19. Le défaut d’équipements de protection a entraîné la contamination, voire le décès de nombreux professionnels, alors même que le manque de moyens était dénoncé depuis plus d’un an par une mobilisation générale inédite. L’annonce de l’organisation d’un Ségur de la Santé par le président de la République, le Premier ministre et le ministre des Solidarités et de la Santé, a suscité beaucoup d’attentes de la part des infirmiers, qui souhaitent depuis de nombreuses années être acteurs de la restructuration d’un système qu’ils connaissent bien. La sortie d’une approche médico-centrée, pour l’adoption d’un système de santé centré sur le patient, au sein duquel l’ensemble des professionnels de santé apportera toute son expertise et toutes ses compétences, doit voir le jour. Ce Ségur s’est ouvert par une présentation théâtrale médiatique, avec une visioconférence réunissant près de 300 représentants sans possibilité d’expression. A l’issue de cette opération de communication était dévoilée, par voie de presse, la composition du comité national et du groupe national. Les représentants des 700 000 infirmiers ont littéralement été exclus des concertations. Un système de santé performant et moderne doit se construire avec l’ensemble des acteurs qui le compose. L’un des fondamentaux de ma santé 2022, est pourtant la participation ! Quelle ironie en pleine célébration de l’année internationale des infirmiers par l’Organisation Mondiale de la Santé. L’expertise de terrain et les compétences des infirmiers ne sont plus à démontrer ni à prouver. Notre patience a atteint ses limites. Aujourd’hui, les infirmiers s’unissent pour faire entendre leur indignation face à ce mépris intolérable qu’ils subissent une fois de plus ! Nous demandons à Monsieur le président de la République, à Monsieur le Premier ministre et à Monsieur le ministre des Solidarités et de la Santé,de nous intégrer pleinement et sans délai aux négociations du Ségur. Il en va de la légitimité de ce plan organisé en urgence par le Gouvernement. Pendant la crise, les infirmiers, avec l’ensemble des professionnels de santé, ont œuvré en synergie pour maintenir à flot un système de santé à la dérive. Il est de la responsabilité du Gouvernement d’agir dès maintenant, sans quoi les infirmiers se mobiliseront avec force et détermination pour faire entendre leurs voix !
Le gouvernement avait annoncé depuis plusieurs semaines un grand « Ségur de la Santé » pour réformer le système de santé à la suite de la crise COVID-19.
Le lancement de ces travaux d’Hercules avait lieu lundi 25 mai sous la forme d’une grande visioconférence entre organisations professionnelles, représentants des usagers, représentation des employeurs, administration et gouvernement. Les travaux du Ségur de la Santé s’appuieront sur 5 piliers : la réforme des carrières et rémunérations, le développement d’une stratégie nouvelle de financement et d’investissement, la refonte de la gouvernance hospitalière, la mise en œuvre d’une nouvelle organisation de l’offre de soins dans les territoires et enfin l’accélération du déploiement des solutions numériques en santé. Ces travaux doivent aboutir dès le mois de juillet, sous la direction de Nicole Notat, à des solutions concrètes de transformation du monde de la santé. Fort est de constater à l’issue de cette réunion d’ouverture que les discours bien que volontaristes n’en sont encore qu’aux déclarations d’intentions : aucune proposition concrète ni chiffrée n’est avancée. Le Ségur de la Santé va s’appuyer sur deux comités de pilotage dont la composition a été rendue publique par communiqué de presse. Les contributions des autres organisations, c’est le cas du SNIA, devront se faire par écrit. Alors que nous ne pouvons que déplorer l'absence d'organisation professionnelle infirmière au sein dans ces comités, nous engageons le gouvernement à prendre en compte ces contributions avec toute l’attention nécessaire afin de garantir un dialogue social serein et respectueux . Le respect que Madame Notat appelait d'ailleurs hier de ses vœux. Pendant ces deux mois, le SNIA mettra tout en œuvre pour porter les revendications des IADE sur les différentes thématiques proposées et s’efforcera de mettre en lumière la place que peut occuper la profession dans un système de santé réformé. Lien vers le communiqué du ministère de la santé : https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/communique-de-presse-lancement-du-segur-de-la-sante-25-mai-2020
Accueil des enfants de soignants en milieu scolaire : Le SNIA interpelle Jean-Michel Blanquer11/5/2020
Suite à la remontée de certains signalements et à la diffusion d'une lettre scandaleuse de l’Académie de Toulouse concernant l’accueil des enfants de soignants en milieu scolaire, le SNIA a souhaité directement interpeller le Ministre de l'éducation nationale.
Monsieur le Ministre,
Le déconfinement est en cours sur l’ensemble du territoire national et les écoles s’organisent pour accueillir dans les meilleures conditions les enfants. C’est donc avec une véritable inquiétude que le Conseil Syndical National des Infirmier(e)s-Anesthésistes découvre le courrier émanant de la direction des services départementaux de l'éducation nationale de Haute-Garonne du 5 mai 2020 signé par l'inspectrice d'académie. En effet ce document, sous couvert de sécurité sanitaire et sans aucune justification épidémiologique, annonce que "les enfants des personnels soignants devront rester dans des structures dédiées [...] afin de ne pas favoriser un brassage d’enfants qui ne serait pas en accord avec les conditions sanitaires requises". Cette procédure stigmatisante et scientifiquement injustifiée, est véritablement scandaleuse et va avoir une influence délétère sur la santé psychologique des filles et fils des soignants qui, pour beaucoup, ont déjà dû gérer émotionnellement la brutale prise de conscience des risques pour la santé et la vie de leurs parents. Bien pire, cette note est un message catastrophique envoyé à l’ensemble de la population française et notamment aux camarades de nos enfants : certains élèves français ne sont plus fréquentables. Cette décision qui semble plus être guidée par la peur irrationnelle et l'approximation que par des arguments scientifiques éclairés ou éthiques va à l'encontre des valeurs républicaines de fraternité et d'égalité qui sont arborées sur le fronton de nos établissements scolaires. Nous espérons que ce courrier de l’académie de Toulouse n'est qu'une initiative locale maladroite qui ne constitue en aucun cas la mise en œuvre de directives nationales. Votre ministère aurait donc tout intérêt à faire revenir à la raison certains responsables de rectorats qui semblent avoir soudainement oublié que dans toutes décisions, l’intérêt supérieur des enfants doit primer. Il serait en revanche fortement souhaitable, vu le contexte, que soient organisés dans le cadre de l’éducation civique et citoyenne, des temps éducatifs destinés à la prévention de l’hostilité irrationnelle voire du harcèlement scolaire dont les enfants de soignants pourraient être les victimes au sein des établissements scolaires. Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre très haute considération. Christophe Paysant, Président du SNIA PJ: Lettre Inspection de l’Education Nationale, circonscription Toulouse Rive Gauche datant du 05/05/2020. Copie à : Mme Katia Julienne, Directrice de la DGOS. M. Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé. Courrier envoyé en recommandé avec avis de réception. |
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