Espérons que 2014 sera propice à la reconnaissance de notre profession.
Le SNIA y mettra toute l'énergie dont il dispose. Les infirmiers de sapeurs pompiers "n'ont pas les compétences d'analyse", appliquent des protocoles hors du cadre règlementaire, "créent le désordre", créent des "retards à l'intervention", font "perdre des chances au patient", vident les hôpitaux de leurs effectifs, grèvent les budgets des départements ... Rien que cela ! Par ses déclarations, Samu Urgences de France, représenté par son président, vient encore de jeter son discrédit sur la profession infirmière (1). Ces déclarations ont entrainé de vives réactions de l'Association Nationale des Infirmiers Sapeurs-Pompiers (2) et des syndicats de sapeurs-pompiers (3). Nous partageons l'analyse de leurs réponses. A cela, nous rajouterons qu'il est surprenant en terme de crédibilité d’être à ce point en contradiction avec ses propres déclarations ou recommandations. Sur la légalité des protocoles d'urgences : Comment remettre en cause des protocoles d'urgences qui sont encadrés par une formation certificative, soumise à formation continue annuelle obligatoire, alors que la SFMU publie ses propres recommandations en 2011 intitulées « L’INFIRMIER (ERE) DIPLOME(E) D’ETAT SEUL DEVANT UNE SITUATION DE DÉTRESSE MÉDICALE »(4) Nous rappelons que ces recommandations n'ont pas reçu le label de la Haute Autorité de Santé. Sur la compétence des infirmiers : Nous souhaitons rajouter aux argumentaires déjà détaillés par les droits de réponse, notre analyse de la contradiction du discours de SAMU-Urgences de France.
Ces mêmes arguments sont applicables aux interventions primaires réalisées par des infirmiers. Au regard des contraintes budgétaires, il est urgent de mettre en adéquation le rapport bénéfice / risque et surtout le coût d'une politique du tout médecin. Concernant l'infirmier hors présence médicale publié par SUDF et la SFMU (7) on peut lire : « Il y aurait en revanche une place, en intervention primaire d’aide médicale urgente, pour l’infirmier sans médecin, en complément des dispositifs existants, dans des indications ciblées et des conditions rigoureuses de mise en œuvre conformément aux préconisations du présent document »
L'infirmier avec deux ans d'ancienneté serait compétent pour catégoriser et orienter l'arrivée des patients aux urgences en priorisant la prise en charge médicale, alors qu’en extra-hospitalier, l'infirmier serait incapable d'analyser une situation d’urgence !?
Nous espérons que la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers réagirait de façon virulente si le projet, pour de mauvaises raisons, venait à se finaliser. Pourquoi une telle virulence ? « Qui veut tuer son chien, l’accuse de la rage » Il suffit de regarder les pays qui nous entourent pour s’apercevoir que la para-médicalisation est la réponse aux urgences préhospitalières pour un grand nombre d’entre eux, avec, pour certains, la possibilité d'un renfort médical. Certains médecins craignent que la para-médicalisation aboutisse à la disparition de ligne de garde SMUR. Le SNIA avait déjà fait une déclaration sur le projet avorté de l'ARS Champagne-Ardenne de mettre en place une réponse intermédiaire sur Bar-sur-Aube (8). En 2009, le SMUR de Bar-sur-Aube a enregistré 70 sorties, soit beaucoup trop peu d'actes au regard du coût de fonctionnement (après étude des dossiers, moins de 20 sorties nécessitaient une plus-value médicale). D'où la proposition de remplacer le SMUR sur cette plage horaire par : « la présence d'une infirmière spécialisée en anesthésie capable d'accueillir les patients en parallèle du déclenchement d'un SMUR de Troyes ou de Chaumont. L'infirmière ferait le premier bilan. A son signal, l'intervention du SMUR pourrait être stoppée », comme l'assuraient les responsables de l'ARS. Le SNIA est convaincu que, sans remettre fondamentalement en cause la réponse médicale aux urgences extra-hospitalières, il existe une alternative entre celle-ci et une réponse secouriste correspondant à 100 heures de formation. Nous pensons que l'activité de para-médicalisation doit répondre à des critères précis afin d'apporter une sécurité maximum aux patients et aux intervenants. Pour cela, nous avons demandé un rendez-vous auprès du ministère de la santé et envoyé, depuis plusieurs mois, un dossier sur le sujet. A ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse. Nous sommes surpris d'un tel silence et regrettons amèrement que le ministère refuse une concertation avec les représentants des infirmiers anesthésistes sur un sujet qui fait débat autant sur le fond que sur la forme. Nous regrettons également que sous couvert d'économie et au détriment de l'expertise auprès des patients, les infirmiers anesthésistes soient de plus en plus écartés des services mobiles d'urgence et de réanimation. Après les propos diffamants de Monsieur Giroud, la profession infirmière attend des entités médicales mises en cause de se désolidariser des déclarations de leur représentant et d'adresser leurs excuses à l'ensemble de la profession infirmière dédiée à l'urgence pré-hospitalière. Pour le bureau du SNIA Bruno Huet Vice-président REFERENCES : 1 - Le petit Journal du Tarn et Garonne – Propos du Dr Giroud - Novembre 2013 : http://www.lepetitjournal.net/Tarn-et-Garonne/011016-82381-Une-journee-de-debat-avec-Samu-Urgences-de-France.html 2 - http://www.actusoins.com/18586/les-infirmiers-sapeurs-pompiers-isp-accuses-les-maux.html 3 - http://urgence-au-quotidien.blogspot.fr/2013/11/samu-urgence-de-france-veut-il-la-peau_27.html?m=1 4 - http://www.sfmu.org/documents/consensus/rfe_IDE1112.pdf 5 - http://www.sfmu.org/documents/ressources/referentiels/ioa2004.pdf 6 - http://www.sfmu.org/documents/consensus/TIIH_recommandations_SdF(2004).pdf 7 - http://www.sfmu.org/documents/ressources/referentiels/idehors_presence_medicale.pdf 8 - http://www.snia.net/1/post/2012/03/paramdicalisation-du-pr-hospitalier-le-lobbying-mdical-a-encore-frapp.html |
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